• UnLone

    Il s'était réveillé d'un seul coup.

    Un peu comme si on avait tiré un coup de feu à un cheveu de son oreille. D'ailleurs, psychologiquement ou non, la toucher fut la première chose qu'il fit. Il avait mal à l'oreille. Il serra les dents en se disant, comme à chaque fois, que ça allais passer. De toute façon, il n'y pouvait strictement rien. Il s'aperçu alors qu'il était trempé. Une vitre d'où de nombreuse gouttes coulaient, doucement...

    Quelques larmes se mélangèrent alors. Des larmes toutes fraîches dû au regret de ne pas pouvoir voir le temps qu'il faisait dehors. Oui, il regrettait de ne pas avoir mis de fenêtres dans sa chambre.

    Il s'adossa contre le doux tissu qui recouvrait ses murs, et essaya de reprendre doucement son souffle et ses esprits. La chaleur paraissait se plaire ici, et l'air était tellement lourd que ses épaules s'affaissaient et s'enfonçaient dans lui. Sa gorge se prenait pour un désert, et il n'y avait pas d'eau dans sa chambre pour y mettre la vie. Il ne pouvait rien y faire non plus.

    C'était toujours le même rêve. Tous les soirs depuis 10 ans.

    Il y avait cette fille avec des yeux vides. Vides et tout noir. Des qui font peur à vous transpercer avec une lame de glace. Elle le fixait. Et lui était figé. Il ne pouvait pas détourner son regard alors que c'était son seul désir du moment. Seulement là encore, il n'y pouvait strictement rien. Et puis elle s'avançait. Lentement. Vraiment lentement. Comme une sadique qui prends son temps. Et lui était là, paralysé, les jambes enracinées, à se demandait ce qu'elle allait faire de lui. Et toujours, à chaque fois qu'elle était à mi-chemin, elle sortait son couteau.

    Et c'était à ce moment là qu'il se mettait à hurler. Mais personne ne l'entendait, personne ne venait l'aider. Il était seul. Autant que l'oiseau en cage. Autant que la rose dans son papier d'emballage. Autant que bush au paradis. Que la vie en Palestine et que la pluie dans le désert. Et elle avançait. Tranquillement. Et lui voyait sa vie défiler. Rapidement.

    Et puis il se trouvait face à face. Les yeux dans les yeux. Le plein dans le vide.

    C'est là qu'il arrêtait de crier. A ce stade il était incapable de faire quoi que ce soit. Il ne savait même pas que c'était possible d'être terrorisé à ce point. Il n'avalait plus sa salive et laissé l'air au dehors de son corps. Il attendait. Il attendait au moment où elle lui murmurait " Je t'aime papa". Et il était sans voix au moment où elle s'enfonçait le couteau dans sa petite poitrine, et qu'elle hurlait de peine. Et il se réveillait, comme maintenant. Sans voix, en sueur, et tout seul dans sa chambre.

    "- Ca va Uabi??

    - C'est bon ca va...

    -Toujours le même rêve ? Avec ta fille ?

    -...

    - Médecin à 11 h aujourd'hui Uabi. Peut être qu'aujourd'hui tu comprendras enfin que tu n'as pas de fille... "


  • Commentaires

    1
    why?
    Lundi 12 Septembre 2005 à 20:16
    torturé?????
    troublant...... effrayant prenant...
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